C'est ce que je pensais avant même d'entamer cette soirée.

Nous devions être trois, dont une médiatrice, ce qui me soulageait, mais finalement la médiatrice a elle-même eu un gros coup de blues, ce qui fait que nous nous sommes retrouvées confrontées l'une à l'autre.

Débuts difficiles. Je me trouve face à une néo-goth qui tire la gueule alors même que nous nous faisons la bise. Youpi.

Dans ces cas là j'aime pas le silence, alors je tente de meubler tant bien que mal, tout en évitant soigneusement de parler de l'essentiel. J'attends d'avoir quelque chose à boire entre les mains avant de m'attaquer au vif du sujet. En attendant, nous marchons une vingtaine de minutes à la recherche d'un bar qui nous conviendrait, n'essuyant que des "bah, comme tu veux", je m'engage dans l'un de mes QG de Ménilmontant, une valeur sûre. Pas trop peuplé, mais pas désert non plus et des serveurs sympathiques.

Enfin nous abordons le sujet tant attendu/redouté, selon le point de vue duquel on se place. Attendu par elle, car elle a besoin d'en parler, encore et toujours, afin d'évacuer. Redouté par moi, car d'une part en porte à faux vis à vis des deux protagonistes, et d'autre part à mon propre marasme dont j'ai encore peine à sortir.

Enfin de compte au cours de cette soirée, chacune de nous deux aura déversé son comptant de bile, de rancoeur, de doutes et de tristesse. Ca fait un bien fou. Je pense avoir acquis au cours de cette soirée un certain nombre de certitudes qui commençait à naître depuis quelques temps déjà, quant à ma propre situation. Qu'il est bon de se dire enfin que mon seul problème désormais est de me fonder sur le souvenir d'une relation, certes agréable, mais passée. Je ne regrette pas une personne, mais plutôt un mode de vie... Et ça, on peut toujours trouver mieux :)

Tâchons d'oublier cette nostalgie à la c***. Et comme le dit si sagement une chanson fameuse : "du passé, faisons table rase".