"A quatre (trois) sur la banquette arrière
A six (cinq) dans une petite voiture
On tourne maintenant depuis deux heures"

Finalement j'ai été (une fois de plus ?) mauvaise langue. Le week-end, ou plutôt la journée en Normandie en compagnie de mes comparses féminines s'est avérée très agréable.

Départ à 18h du XVème arrondissement parisien où nous avions rencard, pour arriver 3h30 plus tard (jour de départ en vacances et début de week-end obligent) dans notre joli port de pêche normand où nous avions réservé une chambre d'hôtel de quatre personnes pour 5. Une fois nos affaires déposées dans la chambre, nous nous dépêchons d'aller dîner dans un charmant petit restaurant au rapport qualité/prix tout à fait honorable, mais de toute façon je n'ai pas vraiment ressenti le choc de l'addition sur mon découvert (je reviendrai sur ce point un peu plus tard). Naturellement, nous avons affectué une petite promenade digestive le long de la plage, histoire de sentir le vent nous mordre sous nos manteaux légers de parisiennes et la bruines ruiner nos brushings. Et ben, même de nuit, c'est beau.

L'une d'entre nous lance à la cantonade : "Tiens, et si nous allions miser quelques piècettes au casino du coin ?". Approbation générale. Nous voilà rendu dans ce lieu de perdition, où l'on voit les grands-mères dilapider leurs misérables retraites. Personnellement, j'ai choisi la machine Betty Boop, avec le levier sur le côté, parce que le levier ça fait vraiment LA machine à sous. Comme le prescrit l'adage "Quand tu tiens une machine, tu ne la lâches plus"... résultat : j'ai remporté deux fois ma mise initiale. Et voilà donc comment mon repas du vendredi soir fut largement remboursé. Une fois la flambeuse du groupe ayant liquidé tout son argent dans les machines à sous, nous sommes rentrées à l'hôtel afin de nous coucher pas trop tard pour choper la marée basse du lendemain matin.

Je dois bien avouer que le lendemain matin, j'ai été suprise par la rapidité avec laquelle nous avons toutes pris nos douches et nous sommes apprêtées ensuite. Après un petit déjeûner copieux à l'hôtel nous avons pu partir en direction de la plage avec seulement une demie-heure de retard sur le planning prévu.

Après avoir admiré le paysage qui nous entourait de jour, à droite puis à gauche, nous avons décidé de nous rendre dans cette direction. Nous nous sommes attardées sur la plage . Nous nous sommes attardées pour admirer ce genre de choses, ou encore, plus intéressant, ces petites choses. Nous avons quand même réussi à atteindre notre but, qui était une grotte accessible à marée basse et permettant de nous rendre à la crique suivante, où nous sommes restées une demie-heure, juste le temps pour Ma. et moi de nous vautrer lamentablement dans les galets pour échapper à une grosse vague alors que nous tentions justement de tremper le bout des doigts dans l'eau. Nous sommes revenues de justesse à la plage précédente, 5 minutes plus tard et nous aurions dû le faire les pieds dans l'eau.

A notre retour sur cette première plage, nous avons eu la surprise de découvrir que la Normandie était un pays de surfeurs.

Après avoir attaqué les falaises par le bas, nous avons décidé de les découvrir vue du haut. Ce qui nous a permis de découvrir notre petit port normand dans toute son étendue, ainsi que la grotte où nous étions précédemment envahie par la marée haute. Au cours de la balade, nous avons même réussi à avoir quelques rayons de soleil.

La balade prédigestive achevée, nous sommes toutes unanimes pour aller dévorer quelques . Là encore le prix n'est pas excessif. Mais voilà, moi, la mer, les grands espaces, tout ça, ça me fatigue... Je ne rechigne pas à payer ma part, bien au contraire, surtout depuis mes gains de la veille. Je suis même prête à donner plus que ma part : mon premier chèque s'élevait à 22,10€, jusqu'à ce que Mg me fasse gentiment remarqué que ce n'était pas du tout ça... Je me rends compte alors que j'ai utilisé la date du jour comme somme : 22 octobre. Erf. Je refais mon chèque, c'est pas grave, c'est un chèquier neuf. On sort, on admire l'architecture locale, jusqu'à ce que la serveuse de la crêperie nous rattrape en nous signalant qu'il manque 10€. Bon, N. paie la somme manquante. La serveuse repart. Mais C. reste persuadée d'avoir effectué les comptes correctement. On retourne au resto pour vérifier. N. et moi restons en arrière. C. revient en me demandant : "Dis, ton chèque, quand tu l'as refait... tu l'as bien détaché de ton chèquier ?". Un grand moment de solitude s'en est suivi lorsque je me suis aperçue que cette hypothèse était véridique...

Bref, ne nous laissant pas abattre par ce genre de broutilles, nous quittons ce petit port de pêche normand, pour un plus grand port de pêche, toujours normand. Choisissant de faire dans le culturel, nous optons pour la visite du palais de la Bénédictine, non sans avoir vérifié que la visite s'achevait par une dégustation. Naturellement, nous avons toutes fait l'acquisition de deux bouteilles chacune, sous divers prétextes fallacieux. Une fois la visite culturelle terminée nous nous sommes posées sur plage de ce nouveau port, en affirmant bien fort que c'était beaucoup moins joli que le petit port.

C'est pourquoi nous avons repris la voiture afin de terminer notre séjour dans un (autre) petit port de pêche normand, tout ce qu'il y a de plus adorable, où nous avons fini le week-end dans un ultime restaurant, lui aussi adorable, et pratiquant lui aussi des prix défiants toute concurrence parisienne pour une formule .

Retour à Paris à 23h, extinction des feux à minuit. Le sourire aux lèvres.

"Serrés à six (cinq) dans une petite voiture
J'échangerais pas ma place
Même si on va dans l' mur."